Pour gagner en sérénité, pouvoir faire face à ses factures et épargner, connaître ses dépenses et ainsi prévoir l’argent nécessaire est indispensable. Et pour ça, rien de tel qu’établir un budget.

Après vous avoir présenté ma gestion financière globale, et après avoir posé une réflexion sur l’utilisation du compte joint dans un couple, aujourd’hui, on reprend la base de la base : l’établissement d’un budget ! Avant de décider quoi changer ou améliorer, il faut déjà connaître nos mouvements d’argent.

Sommaire

Chaque budget est unique

Dès qu’on aborde la question du budget, vient se greffer instantanément le besoin de comparaison. Et c’est là ou c’est très problématique parce qu’il n’y a pas deux budgets qui se ressemblent. Nous avons toutes et tous nos contraintes, nos priorités et la composition de nos foyers ne sont pas identiques.

Quand je lis que telle personne dépense très peu en courses alimentaires mais qu’elle mentionne bien plus loin que tous ses déjeuners sont pris au travail ou avec l’aide de ticket restaurant, c’est déjà biaisé.

Quand je lis que telle personne habite à Paris et avance que le bio c’est trop cher mais qu’à côté le budget soirées et sorties est conséquent, c’est biaisé.

Quand on lit des personnes avancer que c’est facile de manger bio alors que des millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire, c’est omettre une partie de la population.

Un budget, c’est la somme de nos choix.

Quand on a le choix.

Il y a clairement des budgets ultra compliqués, des foyers dont les dépenses sont (bien) supérieures aux rentrées. Pas de miracle dans ces cas là, se faire accompagner est indispensable pour sortir d’une spirale d’endettement et, avant d’envisager des solutions drastiques comme la vente d’une maison, un déménagement, il existe de nombreux dispositifs et aides et j’insiste bien : il en existe énormément. Il y a tellement de gens qui n’osent pas demander de l’aide alimentaire, des bons d’essence, de reports de prélèvements, des étalements de dettes, des suspensions d’emprunts, les tarifs EDF petit budget, la mutuelle universelle gratuite et j’en passe, alors que les riches de ce monde se gavent littéralement à s’en faire péter la panse.

établir un budget personnel

Pourquoi je n’arrive pas à économiser de l’argent ?

Cependant, pour la grande majorité des budgets bancals, il s’agit essentiellement d’une mauvaise gestion budgétaire et d’une absence totale de connaissance de ses dépenses. On sait combien on gagne, ce n’est pas bien difficile. Mais qui est capable de savoir combien de sous partent en essence, sorties, assurance, alimentation, alcool, babioles achetées régulièrement sur le net ou à Action (au hasard), le budget vêtements familial, le coût de l’école, la cantine, du car ? Faute de suivi et de prévisionnel, beaucoup le découvrent quand c’est débité chaque mois.

Un budget ce n’est pas regarder combien d’argent sort au fur et à mesure et adapter le tir.

Un budget c’est savoir combien d’argent va sortir, prévoir ce qu’il faut pour honorer les paiements et pouvoir assurer ses besoins essentiels (manger, se vêtir, se chauffer, se soigner…).

Et là, pas de mystère, faut mettre les mains dans le cambouis et pas seul.e si vous êtes en couple !

Comment établir un budget personnel ?

En accompagnement budgétaire, il y a une méthode assez simple mais qui demande de se poser au calme : éplucher ses relevés de comptes.

Oui oui, ceux que vous ne recevez plus car tout est numérisé. Et bien il va falloir les imprimer, minimum sur 3, idéalement 6 mois (Le mois de décembre peut être biaisé car souvent il y a beaucoup d’achats mais c’est aussi ce montant qu’il faut retenir pour le prévoir chaque année).

Se fixer un objectif budgétaire

Mais avant de faire cette démarche, il faut savoir pourquoi on le fait. Poser un objectif principal est ESSENTIEL pour se motiver et savoir pourquoi on gère son budget. Et c’est même sacrément motivant quand cela permet de dégager de l’épargne et de se projeter ! C’est un peu le but premier, finalement : se mettre en sécurité.

Les objectifs peuvent être :

  • Résorber un découvert
  • Rembourser des emprunts ou crédit à la consommation
  • Améliorer la qualité de certains achats (vêtement, alimentation, véhicule…)
  • Épargner pour se retraite
  • Épargner pour financer les études / logements / voyages scolaires des enfants
  • Pouvoir partir en vacances
  • Réaliser des travaux dans son logement
  • Augmenter sa couverture santé (et oui, surtout quand on vieillit et que ça commence à chiffrer les mutuelles….)
  • Changer d’ordinateur, de téléphone, de lave linge…
  • Faire face à un imprévu (maladie, perte d’emploi, …).

Réviser ses additions et soustractions.

ÉTABLIR UN BUDGET DE BASE

Un budget, ça n’est finalement que ça : un calcul mathématique. On note ce qu’on gagne, et on soustrait tout ce qui sort. Absolument tout.

Et c’est bien là le problème. Souvent, on a aucune idée de ce qui sort, comme on paie tout par carte bleue et qu’on surveille d’un oeil.

L’exercice est simple mais il faut affronter sa peur et ses craintes, et c’est le plus dur. Ceci étant je ne suis pas là pour vous brosser dans le sens du poil. On n’a rien sans rien alors si vous voulez vraiment améliorer votre situation, ou en tout cas y voir plus clair pour commencer, suivez le guide !

Imprimez vos relevés de compte sur les 3 derniers mois minimum, 6 idéalement

1.Sur une feuille, notez toutes les dépenses qui reviennent chaque mois avec le même montant. Ce sont vos charges fixes : loyer, téléphone, mutuelle, abonnement, carte de transport, internet, Netflix, assurance voiture, électricité, eau, argent de poche des enfants, ramonage, frais bancaires, etc.

Réfléchissez aux dépenses qui ne sont pas mensualisées (cela peut être l’assurance habitation, les impôts, une assurance voiture..), mais qui reviennent chaque année et allez chercher le montant dans vos relevés. Ensuite vous les divisez par 12 pour avoir un montant mensuel.

2. Reprenez vos relevés et notez toutes les dépenses qui reviennent chaque mois mais dont le montant varie. Ce sont vos charges variables : courses alimentaires, courses d’hygiène, essence, frais vétérinaires, alimentation des animaux, etc… Si vous faites un relevé sur 3 mois, additionnez ces sommes et divisez-les ensuite par trois pour avoir un montant mensuel.

CALCUL DE SES CHARGES VARIABLES

Maintenant vous avez pris connaissance de :

  1. Vos charges fixes
  2. Vos charges variables

Analyser toutes les petites dépenses irréfléchies, inopinées, imprévues.

Désormais, il reste toutes les lignes de vos relevés que vous n’arrivez pas à ranger : la bière après le travail, les décos achetées à Action, le coiffeur, le restau entre potes, le cadeau pour la copine, les vêtements, le produits de beauté, les livres pour les enfants, le café à emporter tous les matins en allant à la fac, le magazine qui avait l’air sympa, la place de cinéma, les graines pour le jardin, etc.

Et ce sont ces lignes qu’il faut absolument traquer et comptabiliser. Tous ces extras.

Oui, c’est un peu long.

Oui c’est fastidieux. Mais c’est le seul moyen de vous rendre compte de l’argent qui sort et surtout où vous le mettez.

Parce que une bière après le boulot 3 jours dans la semaine, c’est quasiment 15 euros par semaine, soit 60€ par mois.

Un café tous les matins, allez je prends le moins cher, un expresso, et bien c’est 1,30€. Sur 20 jours de travail ça fait 26€/mois.

L’idée n’est pas forcément de supprimer ces dépenses. L’objectif c’est de calculer ce qu’il vous faut impérativement avoir sur votre compte pour faire face à vos charges fixes et variables. Et connaître ce qu’il reste ensuite pour ces « petites » dépenses. Petites dépenses qui peuvent très vite devenir de gros problèmes mises bout à bout. Il n’y a aucun jugement à avoir, on est là pour poser un constat.

« Je n’ai pas de reste à vivre, comment je fais ? »

C’est tout l’intérêt de cet exercice, c’est de voir si on a, ou non, un reste à vivre.

  1. Si vous n’en avez pas et que vous avez fréquemment des « petites » dépenses irréfléchies, vous êtes forcément à découvert en permanence. Dresser votre budget va vous permettre de visualiser où part l’argent.
  2. Si vous n’en avez pas mais qu’à côté vous ne dépensez rien de plus, il va être intéressant de questionner chaque poste de dépenses fixes et variables et de voir à quels endroits des économies peuvent être réalisées. Et c’est là que je rentre en jeu dès le prochain article avec un focus sur l’alimentation (mais quelle transition de foliiiie).

« J’ai un reste à vivre, comment je l’utilise intelligemment ? »

Si vous avez un petit reste à vivre, mais que vous ne souhaitez pas faire des petite dépenses ou que vous n’avez aucun autre besoin dans le mois, l’épargne est alors la prochaine réflexion à avoir. Mais pour se dégager une épargne, il faut déjà connaître son budget actuel et l’analyser sans tricher.

L’épargne comme gage de sérénité

Je vous le rabâche depuis le début de cette thématique, mais pouvoir se dégager une épargne devrait être l’objectif prioritaire, une fois le budget assaini. Parce que oui, parfois, on doit d’abord commencer à éponger les dettes et boucher un découvert avant de mettre de côté.

Comme un budget est sain, on peut envisager le fonctionnement suivant :

ÉTABLIR UN BUDGET DE BASE (2)

Je pousserai même le bouchon en précisant que je considère mon épargne comme une charge fixe.

Quand on est à son compte, on lit souvent qu’il faut se payer en premier, avant tout le reste.

J’applique également ce principe à mon épargne : c’est ma récompense, le gage de ma sérénité, mon assurance de pouvoir parer aux coups durs mais aussi de partir en week-end, de me gâter ou de gâter mes proches. Je m’en occupe donc chaque mois avant tout le reste.

Elle est versée sur mes livrets et assurance-vie le jour qui suit le versement de mon salaire, comme ça je suis sûre qu’elle ne passe pas à la trappe. Et le dernier jour du mois, avant de recevoir mon salaire, je verse automatiquement l’argent qu’il reste mon compte, que ce soit 4€ ou 50€, sur mes livrets également. Comme ça je démarre avec la même somme chaque mois et c’est bien plus facile de suivre mes comptes. Et ça fait une petite épargne supplémentaire, mine de rien !

Mais on arrive à ce fonctionnement quand on connaît toutes ces charges. Donc, hop hop hop on se cale un temps dans son agenda et on analyse tout ça !

Pour conclure

améliorer son budget

J’espère que cet article vous aura motivé à mettre les mains dans le cambouis. Il y a des tas de choses à dire sur chacun des points abordés mais ce n’est pas l’objet de cette thématique. Si déjà j’ai pu vous donner envie de mettre le nez dans vos comptes, de réfléchir à vos postes de dépenses, voir de mettre en place une épargne de précaution, ce sera formidable. Et je vous recommande de vous atteler rapidement à ce tri car on attaque avec le poste de dépenses alimentaires la prochaine fois ! Et pour ça, il faut déjà connaître son budget et l’avoir établi avant de décider si oui on non on dépense trop de ce côté là.

Le coup de fouet !

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Au sommaire du mois de septembre :

Nachos vegan

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13 commentaires

  1. Sophie Pham says:

    Merci pour cet article !
    Je retiens le fait de virer aussi l’argent qui reste à la fin du mois, ce n’était pas dans mes habitudes, mais ça me parait assez logique 🙂
    Je vais sans doute en profiter pour augmenter l’épargne de ma fille

  2. Sonia says:

    Merci Mélanie pour cet article très détaillé !
    J’ai toujours géré mon budget, mais depuis que je suis maman solo je dois dire que je revois mon fonctionnement et je me rends compte que je ne gérais pas tant que ça finalement 🙂
    Même si certains mois sont plus tendus que d’autres, en tenant son budget on sait exactement où on va et quel gain de sérénité.

  3. Verena says:

    Super sujet et si bien traité! J’ai toujours pensé que nous devrions tous avoir une éducation financière dès le plus jeune âge, la vie serait plus douce pour beaucoup d’entre nous.

    1. Bonjour,
      Oui clairement, qu’est ce qu’on y gagnerait à mieux gérer nos dépenses dès le plus jeune âge ! C’est ce que j’ai mis en place avec mes enfants et j’espère qu’ils garderont cette habitude.

  4. ChantCGD says:

    Bonjour tout le monde.

    Mélanie, quand tu écris : « Et le dernier jour du mois, avant de recevoir mon salaire, je verse automatiquement l’argent qu’il reste mon compte, que ce soit 4€ ou 50€, sur mes livrets également. Comme ça je démarre avec la même somme chaque mois » -> peux-tu s’il te plait expliquer comment tu fais ? J’ai du mal à comprendre le fonctionnement sachant que parfois il y a des chèques non encaissés ou de petits décalages de CB quand mon salaire arrive sur le compte.
    Ou alors tu soustrais ces sommes du solde avant de virer vers ton épargne ? Je suppose que ce n’est possible que si tu suis toutes tes dépenses (fichier électronique ou papier) et que tu pointes.

    Je te remercie de ce dossier passionnant.

    Belle journée à tous

    1. Bonjour Chantal,

      Alors ici nous n’avons quasiment aucun chèque qui tourne, quand je peux payer en ligne, je le fais pour éviter justement ce décalage dans mes comptes.

      je me verse mon salaire le 1er du mois, et le 31 je regarde ce qu’il reste et je vire la somme sur une épargne.
      La seule raison qui fait que je peux effectivement attendre pour virer ce solde, c’est si ça tombe un week-end car je sais que les compte ne sont pas mis à jour entre le dimanche et le mardi matin. Dans ce cas là, j’attends le mardi matin de voir où j’en suis.

      Autrement, ce qui reste sur mon compte part sur une épargne et je redémarre à zéro chaque mois.

      Quand il y a des dépenses annuelles, par exemple début janvier mon assurance voiture a été prélevée pour l’année, je prends dans mon épargne dédiée (celle qui rapporte le moins) et je fais le virement la veille du jour où le prélèvement doit avoir lieu.

      J’espère t’avoir éclairée ?

      Mélanie

      1. ChantCGD says:

        Oui, merci de ta réponse, car c’est plus clair pour moi.
        Alors que je sais que tu es ton propre patron, j’avais zappé le fait que c’est toi qui décidais du jour du versement de ton salaire.
        Pour les chèques, pas le choix pour le moment, car l’orthodontiste demande 6 chèques pour les soins du semestre, et elle en encaisse un par mois (c’est son fonctionnement), et idem pour le collège/lycée quand il y a des activités avec participation de la famille (ils préfèrent des chèques plutôt que des espèces, surtout quand le montant n’est pas juste et qu’il faut rendre la monnaie).

  5. Marthe says:

    Merci, Mélanie, pour cet article !
    Je pense qu’une des bonnes armes que ma mère m’a donnée quand j’étais petite, c’était un cahier. Avec une colonne pour les recettes et une autre pour les dépenses. C’était pour « gérer » l’argent de poche que j’ai commencé à avoir quand j’ai eu 6 ans. Ce devait être quelque chose comme 5 francs par semaine, à l’époque. ^^
    Le cahier est devenu fichier électronique et comprend beaucoup plus de colonnes qu’à l’époque, mais l’idée et l’habitude sont restées bien ancrées !!

    1. Bonjour Marthe,

      J’ai bien souri à la lecture de ton message car c’est exactement ce que je fais avec mes enfants depuis décembre : je leur ai crée une feuille papier dans leur tirelire avec 5 colonnes : dates, objet, entrée, sortie et le total et ils le remplissent dès qu’ils sont de l’argent de poche, qu’sils s’achètent un truc avec.
      Clairement, on n’est pas gagnante en grandissant avec le nombre d’entrées et de sorties ^^mia sc’ets bien de voir que ça reste malgré tout 🙂

  6. Louise S says:

    Hello Mélanie, merci pour cet article super complet. Ça encourage mon intérêt pour la budgétisation en ce moment (je me suis noyée dans les vidéos de frugalisme sur youtube, notamment Mûre et noisettes). Pour moi qui suis en arrêt maladie longue durée et ai des revenus assez bas considérant mes charges importantes par ailleurs (un gros crédit hypothécaire contracté seule), confronter ces enjeux me permet d’avoir le sentiment de reprendre le contrôle sur une situation inconfortable.

    1. Bonjour Louise,

      C’est un peu le problème quand on se prend d’intérêt pour un sujet, on écrème absolument tout ce qui nous passe sous le coude.
      Dans un premier temps c’est formidable mais après il faut passer à l’action ! J’espère que toutes ces ressources vont t’aider durant cette période délicate.
      Prends soin de toi !
      Mélanie

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