« On parle de gagner sa vie, mais trop de nos contemporains perdent leur vie à la gagner, quand ils ne gagnent pas leur mort. » Gérer mon argent dans la liberté, Pierre Pradervand, Ed. Jouvence

De la nécessité d’épargner

Depuis quelques temps, je réfléchis à ma relation avec l’argent et le travail. Bien que n’ayant jamais manqué de rien, bien au contraire, j’épargne comme une petite fourmi, au cas où. Au cas où quoi, je ne sais pas, mais au cas où. Je ne réalise jamais de grosses dépenses inconsidérées, je ne suis pas spécialement dépensière d’ailleurs, mes loisirs me coûtant peu d’argent. Chaque achat est réfléchi pendant des lustres, je n’achète presque jamais de vêtements neufs, nous avons réduit considérablement notre consommation de produits d’hygiène, d’entretien et notre budget courses. Je prépare la quasi totalité de nos repas, je renégocie chaque année nos assurances et prêts immobiliers car je n’aime pas payer plus. Faut pas déconner.

J’ai eu des parents très travailleurs, chacun chef d’entreprise dans des métiers physiques et ne comptant pas leurs heures, et depuis des années, inconsciemment, je me suis mis dans la tête que pour vivre correctement, il fallait travailler durement.

Le travail est une valeur telle dans notre société que si l’on a le malheur de s’en écarter, volontairement ou pas, on est tout de suite mis au ban. Vous noterez que la première chose que l’on va demander à une personne que l’on rencontre c’est « Que fais-tu dans la vie? ». Comme si la personne était caractérisée par ce qu’elle réalisait chaque jour pour gagner sa vie.

On ne demande pas « Qu’aimes-tu dans la vie ? Qu’est-ce qui te rend heureux ? Que fais-tu en ce moment ? ».

Je n’ai pas été longtemps au chômage depuis que je suis en âge de travailler. A vrai dire seulement 9 mois, les 9 mois de ma première grossesse. Bien que parfaitement en forme à ce moment là et voulant absolument exercer mon métier de conseillère sociale, on m’a systématiquement remisée à mon rôle de femme enceinte. J’ai envoyé des centaines de lettres, passé des dizaines de coups de téléphone, et même des entretiens. « Profitez de votre grossesse! ». Je me suis jurée que plus jamais je ne dépendrai du bon vouloir des autres pour gagner ma vie, et que je n’irai plus quémander du travail sauf en cas d’absolu nécessité. Cette situation d’attente m’avait mise dans une frustration telle que j’en étais humiliée d’être diplômée, compétente, travailleuse avec de l’expérience et que personne ne prenne cela en compte. J’ai monté mon entreprise à ce moment là. La vie ne laisse pas grand chose au hasard, sans cette situation, je n’aurais sans doute jamais eu le courage de me lancer.

Depuis, je connais la vie que toute entrepreneure connait : les nuits blanches, l’angoisse permanente de pouvoir se payer, les prévisionnels, les emprunts pour bien s’équiper et répondre à la demande, la demande que tu attends pour répondre aux emprunts. Le cercle vicieux qui prend le pas sur le bonheur d’exercer un métier que j’aime. Depuis le début j’ai du emprunter des dizaines de milliers d’euros pour cette entreprise. Comme de très nombreuses entreprises. Fin 2016, j’ai eu un lumbago. Rien d’extraordinaire, seulement j’ai tellement dérouillé que cela m’a fait une peur monstre. Et si je ne pouvais plus travailler? Je ne parle pas d’un arrêt provisoire, auquel on trouve toujours des solutions, mais d’un vrai arrêt. Mon dos me fait souffrir depuis des années et la pratique intensive de la cuisine professionnelle les premières années de mon entreprise et les 3 enfants me l’ont carrément démoli.

J’aime travailler en cuisine. J’aime la cuisine tout court d’ailleurs, je l’ai dans les tripes et je ne me vois pas faire autre chose à plein temps.

Mais je ne veux plus perdre ma vie à essayer de la gagner. Ces douleurs me rappellent chaque jour qu’elle est bien précieuse et que confier son avenir uniquement à son travail actuel est périlleux.

Depuis un an j’ai levé le pied. Je veux donner du temps à mes enfants, à mon jardin, à mes voyages. Je veux donner plus de temps à ce blog qui m’apporte énormément et arriver à écrire mes petits livres. Je rêve de monter l’association que j’ai en tête depuis un long moment sur l’échange des savoirs autour de l’écologie comme mode de vie. Je veux continuer de travailler avec le sourire. Parce que non, je n’ai pas envie d’arrêter de travailler.

Trouve un travail que tu aimes et tu n’auras jamais l’impression de travailler.

Utopiste à mon sens quand on a une famille à nourrir avec les dépenses qui vont avec et notamment l’Emprunt Immobilier, le bien nommé. Mais en essayant de tirer quelque chose de ce dicton, je crois vraiment que l’on peut aborder le travail autrement qu’en unique nécessité financière, dévastatrice pour tous les aspects de la vie privée. Je souhaite replacer le travail comme l’une des composantes de ma vie, mais pas l’essentielle. Parce qu’à force d’épargner des minis sous pour une retraite que je ne toucherai probablement jamais, à force de ne pas trop dépenser « au cas où », j’en oublie de créer des projets qui me tiennent vraiment à coeur aujourd’hui. J’ai dans mon entourage très proche des personnes qui ont travaillé toute leur vie dans l’attente de la retraite ou de la fin du remboursement de gros emprunts, ne profitant que très peu de la vie. Ces moments venus, elles ont connu de gros problèmes les empêchant de profiter de ces moments. Problème de santé, séparation. Des accidents de la vie dont personne n’est préservé. Les exemples sont nombreux et réfléchir à ces événements me fait vraiment prendre conscience qu’être prévoyant, c’est bien, mais profiter maintenant, c’est essentiel. Le véganisme m’a permis de remettre en perspective beaucoup d’aspects de ma vie, comme je l’ai abordé dans cet article et l’un d’eux est vraiment la valeur sacrée de la vie. Donner du temps aux gens que l’on aime, aux projets que l’on a à coeur. Etre riche d’argent m’apporterai une sérénité certes matérielle, mais m’enrichir chaque jour culturellement et socialement, voir mes enfants grandir est bien plus épanouissant et prend du temps. Et je ne veux plus que le travail me prenne tout ce temps, que ce soit sous sa forme pratique ou bien dans les angoisses qu’il génère.

Arriver à cette réflexion demande beaucoup d’étapes et surtout de remettre en question tout un héritage lié au travail. Ne pas passer pour fainéante ou oisive, ne pas se mettre en danger car devenir propriétaire est un choix et il faut assumer jusqu’au bout financièrement ce choix. Je ne suis pas en mesure de vivre en autosuffisance et quand bien même, je ne vis pas seule. A partir de là, il faut trouver des solutions concrètes pour travailler moins, mais honorer les échéances. La solution la plus évidente pour ma part a été de réduire nos dépenses. J’ai déjà écrit quelques articles sur le budget et il faudrait que je mette à jour nos habitudes de dé-consommation.

Je ne suis pas une grande bricoleuse, ni douée pour la couture ou la mécanique, mais j’ai appris à cuisiner. Le fait-maison au niveau des repas est un choix qualitatif, mais aussi économique. « Tu es tout le temps en cuisine, tu en fait trop, lâche du lest… ».

Ce lest ce sont les sous que je ne dépense pas. Et donc que je n’ai pas à gagner. Tout simplement.

« Fais toi plaisir, achète toi des vêtements, des meubles ». Le vrai problème (si on peut appeler cela un problème) de faire attention à l’éthique de ses achats, c’est que l’on se rend compte qu’il devient très compliqué de consommer à petits prix des produits de qualité (je ne parle pas de nourriture). Vêtements, meubles, cosmétiques, décoration… dès lors que l’on ne fait pas soi-même, acheter revient cher. Et je ne dis pas cher pour ce que c’est, cela ne me viendrait même pas à l’esprit en tant qu’artisan. Mais cher pour quelqu’un qui a de petits moyens. Refusant aujourd’hui dès que c’est possible de consommer des produits qui n’ont pas été élaborés dans des conditions décentes de travail ou qui nuisent à l’environnement, j’ai choisi un mode de vie qui tend vers le minimalisme. Pas par effet de mode, mais parce qu’encore une fois, ce que je ne dépense pas, je n’ai pas à le gagner, et je le vis très bien comme cela.

Bien que m’intéressant un tout petit peu au mouvement décroissant, tenter d’ignorer l’argent me semble compliqué aujourd’hui dans notre société et analyser le rapport que l’on entretient avec lui permet de mettre en lumière beaucoup de nos aspirations et de nos faiblesses. Travail et argent sont étroitement liés, et je crois important d’essayer de les optimiser tous les deux pour une vie plus sereine. On peut vivre sans travail (rémunéré) et sans argent, mais nous parlons donc d’une vie en autosuffisance complète qui est difficilement réalisable, et parfois même, que l’on ne souhaite pas du tout.

J’ai particulièrement aimé le petit livre de Pierre Pradevant « Gérer mon argent dans la liberté » aux Editions Jouvence, qui retrace rapidement l’Histoire de l’argent, et surtout quelle forme il a pu prendre au fil des siècles, et qui questionne ensuite notre relation avec lui. Il m’a permis de voir ce dernier, non pas comme une fin en soi, ou une nécessité absolue pour vivre, mais comme un moyen d’échange, ce qu’il est à l’origine. Reste à définir ce que l’on souhaite échanger et c’est sur ce point que je travaille. Se détacher des valeurs dans lesquelles la société nous poussent chaque jour est incroyablement difficile. Arriver à se dire que l’on peut exister sans que notre vie tourne autour du travail et sans passer pour un oisif est une succession d’étapes. Rendre ce dernier majoritairement plaisant et à en supporter les contraintes est un vrai challenge et tout est dans l’équilibre.

Personne n’est à l’abri d’un accident de la vie, et cultiver d’autres richesses c’est aussi se prémunir de tout perdre. Je ne sais pas si ces quelques réflexions trouvent échos chez certains d’entre vous, mais il est bon de poser un peu sur la table ce qui nous tracasse pour avancer vers une meilleure qualité de vie !

Le coup de fouet !

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Au sommaire du mois de novembre :

salade de lentilles, grenade et tofu

Recettes du mois - Salade de lentilles, tofu et grenade à l'orange ; Salade de chou rouge au sésame et à la grenade ; Yaourt pistache grenade

Document pratique27 idées de toppings pour vos soupes !

Podcast du mois - Pourquoi les vegan sont obsédé·es par les protéines ?

Billet thématique - Introduction à l'intersectionnalité

Focus matériel - Inox, fonte ou acier, usages en cuisine végétale + 2 recettes réconfortantes !


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40 commentaires

  1. Je continue ma remontée de ton blog… et décidément, si on se croise un jour, je pense qu’on aura plein de choses à se dire 🙂 Pour ma part, je fais la différence entre travail et emploi salarié : quand je cuisine pour moi et ma famille, je travaille, quand je jardine, je travaille, quand je couds mes vêtements, je travaille. Jusque là, il y a encore pas mal de personnes qui acquiescent en général. Mais quand je lis un livre pour me cultiver, suivant l’auteur, ça peut aussi me demander du travail. Quand je regarde des vidéos sur la permaculture parce que j’aimerais m’améliorer en jardinage ou des vidéos de cuisine (au pif Le cul de poule ?) parce que j’aime apprendre de nouvelles techniques ou recettes, je travaille aussi. Là en général j’ai perdu quasi tout le monde 🙂 Mon objectif, une fois que j’aurai rempli mes engagements envers mes enfants, est bien de lâcher l’emploi, qu’il soit salarié ou pas, et vivre en travaillant pour vivre : c’set à dire faire le maximum de choses moi-même pour dépendre le moins possible de la société de consommation et développer une socialisation plus basée sur l’échange (voir le concept de « communs », notion quasi disparue avec l’avènement de la propriété privée, de l’industrie et du capitalisme). Je vais m’arrêter là car sinon j’y serais encore demain et je pense que ton blog me jettera avant 🙂

    1. Bonjour Delphine,
      Je suis d’accord avec toi, depuis peu je distingue emploi et travail également. Et comme toi, une fois la maison payé et les enfants indépendants (dans un demi siècle vu leur âge et l’état du marché de l’emploi) je compte bien me mettre moins la pression financièrement !
      Et mon blog adooore les longs commentaires 😉

  2. Coucou Mélanie !
    je reviens lire cet article que j’avais déjà lu mais … il m’a fallu du temps pour digérer et me lancer^^. Article qui me parle énormément car depuis un moment j’essaye d’envisager mon futur autrement. Diplômée depuis peu en tant qu’éduc spé (que j’ai passé en VAE, après avoir quitté mon travail et pour pouvoir m’occuper de ma petiote) j’en suis arrivée à la conclusion que je ne me sent plus du tout d’attaque pour reprendre ce job (que j’ai exercé presque 10 ans et qui m’a laissé un goût amer faut l’avouer). Bref, aujourd’hui j’ai sauté le pas (oui oui aujourd’hui) je me lance dans une autre formation pour passer le CAP cuisine en candidat libre (et par la suite monter mon entreprise : c’est mon objectif) c’est ma lumière au bout du tunnel, mon plan B … je sais que ça ne sera pas facile (peut être même très difficile), mais en même temps je suis tellement libérée d’un poids depuis que je sais où je veux aller (et surtout où je ne veux plus être) bref … je te remercie pour ton article et ton témoignage qui remet un peu les pendules à l’heure^^
    des bises
    Omry

    1. Mélanie says:

      Bonjour,
      Ton message me fait très plaisir car ce sont en effet des conclusions auxquelles on arrive après beaucoup de temps de réflexion. Lâcher un environnement connu pour l’aventure c’est tout sauf rassurant, mais le faire par choix, c’est aussi prendre enfin les rennes de sa vie en main! Je te souhaite pleins de bonheur dans cette nouvelle aventure et si tu as besoin d’un coup de main pour le CAP, n’hésites pas ! Avoir un Projet c’est tellement important pour se lever motivé dès le matin 😉
      Bises
      Mélanie

  3. […] Moins travailler pour pouvoir s’épanouir dans d’autres activités que mon travail. Comme toute passion qui s’est transformée en métier, mon activité professionnelle connait ses limites en terme d’épanouissement personnel et clairement, je me répète : c’est mon métier, pas ma vie. Je fais partie de ces gens incapables de se lever le matin toute leur vie pour exercer un travail qui ne leur plait pas. Pour des raisons économiques, évidemment je le ferai et je l’ai fait, mais pour vivre toute ma vie, je n’ai pas le recul nécessaire pour relativiser sur une longue période en travaillant à contre coeur. Cela me ruinerait mentalement. J’aime mon travail mais je me suis vue obligée de le réduire pour pouvoir souffler et m’accorder du temps ainsi qu’à ma famille. Avec le recul, monter son entreprise en mettant au monde et en élevant 3 enfants est vraiment un très, très mauvais timing, même si cela a bien sûr des avantages, notamment celui de gérer à peu près son emploi du temps. Je lui donne petit à petit une autre orientation et espère arriver à un plus juste équilibre d’ici 2020. A le voir écrit comme ça, c’est super futuriste, genre c’est loin. Mais non, pas du tout ! […]

  4. Salut, tu fais quoi dans la vie? Grrrrrr, cette question m’agace au plus au point. Salut, je suis Tina, j’aime regarder les nuages qui bougent et siroter un mojito dans un hamac pendant que mes enfants font la sieste 🙂 hihihi. Bref, tout ça pour dire que j’avais écris un article sur mon blog avec le même genre de réflexions que toi: http://www.lumai.ch/a-la-poursuite-du-bonheur/
    Bon weekend!

  5. Aurnella says:

    Merci Mélanie pour ton article très intéressant et ton point de vue personnel. J’aime beaucoup cette thématique qui est, comme le dit @aurornaturo, essentielle aujourd’hui. Ce sont des réflexions qui ne se posent pas à tout le monde et je le conçois pleinement, sans jugement. Pourtant, c’est un point porteur de bien des solutions à des problèmes actuels et centraux de nos sociétés. A mon avis, la question est même vitale, mais ça c’est mon avis 😀

    1. Mélanie says:

      Bonjour 😉
      En effet ce ne sont pas des réflexions qui se posent à tout le monde, et j’ai même envie de dire, qui ne concernent pas tout le monde et qui évoluent à chaque stade de la vie. Avant d’avoir des enfants par exemple, je ne me la serais pas posé. J’avais fait des études pour travailler, la société nous y prépare très jeune, et je ne voyais vraiment pas quoi faire d’autre. Le tout est de trouver un équilibre entre besoin financier pour payer les factures et travail-plaisir. Et c’est là le plus difficile à mon avis.
      Belle journée,
      Mélanie

  6. Merci pour ce riche témoignage que tu nous offre sur des questions aussi centrales (et qui vont l’être de plus en plus en temps de « crise ») que le travail et l’argent !

  7. Aude says:

    Coucou Mélanie,
    Super sujet, avant d’avoir mon premier enfant je cummulais plusieurs j’obs en même temps, puis quand ma fille est née, j’ai tous stoppé je ne supportais pas l’idée de la laisser ne serais ce que 3 heures…donc je n’ai pas repris j’ai tous plaqué, quand elle a eu 3 ans j’ai recommencé, et ce fut horrible j’arrêtais pas de pleurer je sentais un déchirement, on m’appelait sans arrêt pour le dire que ma fille ne se sentait pas bien…bref j’ai fini par tout arrêter encore, mon mari et moi en avons discuté et je suis devenu mère au foyer, mon mari gagne un tout petit plus que le smic, on a une vie très restrictive sur les loisirs, les plaisirs du quotidiens etc…mais par contre on est très unis, les enfants profitent de leur mère, mon mari peut se reposer sur moi car ils travail dur dans la restauration. Par contre on a pas de crédit de maison…on ne s’est pas bien encore comment on fera pour ça…mais en tout cas pour l’instant tout le monde y trouve son compte comme ça! Mon mari essai sans cesse de trouver une solution pour travailler quand il veut, un job à son compte, parce qu’il en peu plus de se train de vie…
    Merci pour cette article Mélanie, à bientôt

    1. Mélanie says:

      Bonjour Aude,
      En France il y a vraiment peu de choses mises en place pour que l’on puisse élever ses enfants en toute sérénité financière, pour ainsi dire rien et c’est honteux quand tu sais l’importance des premières années dans l’équilibre futur des petits. C’est merveilleux que vous ayez trouvé un terrain d’entente avec ton mari. Chacun s’y retrouve forcément en qualité de vie, même si cela demande des aménagements. Je lui souhaite de trouver un juste équilibre !
      Plein de bises
      Mélanie

  8. Pauline says:

    Bonjour Mélanie,

    Je suis ton blog de très près bien que peu habituée des commentaires (maladresse des mots quand tu nous tiens). Je fais cette fois exception sur cet article car il change des sujets habituels mais il résonne en moi et je voulais que tu le saches. J’ai l’impression qu’il reste dans la continuité logique du cheminement générale que tu suis et que je suis avec toi et sans doute avec une bonne partie de ceux qui te suivent. Je suis en pleine « crise de réflexion » car je pense ne pas renouveler mon CDD actuel pour pouvoir choisir un boulot qui correspond mieux au mode de vie que je souhaite, tant au niveau du travaille que du temps passé à l’exercer.

    Merci pour tes articles, j’ai l’impression qu’ils sortent toujours au bon moment pour moi, comme si nous étions synchronisées.

    Je te souhaite tout le bonheur du monde, de tous les côtés.

    1. Mélanie says:

      Bonjour Pauline,
      Merci d’avoir osé sortir de l’ombre et de me faire part de ton ressenti. Crise est bien le mot et il peut difficilement en être autrement quand il s’agit de sujet aussi délicat et avec des répercutions importantes. L’essentiel étant de bien poser ses aspirations noir sur blanc, de peser le pour et le contre et de trouver un juste équilibre entre nécessaire travail et finance et indispensable temps pour vivre en parallèle.
      Je te souhaite une belle issue à cette réflexion et je te dis à très bientôt, maladroits ou pas, les mots me font toujours plaisir 🙂
      Mélanie

  9. peuzinelodie says:

    Bonjour Mélanie, ton article tombe à point nommé … J’ai aujourd’hui 41 ans et depuis mes 20 ans je bosse , je bosse, je bosse … j’ai finalement peu profité de mes enfants qui grandissent . Et comme toi je me suis mise à mon compte depuis septembre 2015, vie de fou horaires de fou, cet hiver j’étais pas loin du burn out pour finalement être rattrapée en mars par une hernie discale paralysante qui a du être opérée en urgence et me cloue chez moi depuis 2 mois . Et ben ça m’a fait relativiser bon c’est sur qu’il m’a fallu ce gros clash pour stopper mais là je me suis dis stop je ne peux pas continuer à me malmener comme ça quitte à moins gagner je vais lever le pied … De toutes façon gagner plus pour ne pas avoir le temps de faire quoi que ce soit , ça ne sert à rien …
    Enfin merci pour tes articles toujours si pertinents et agréables. Bises

    1. Mélanie says:

      Bonjour Elodie,
      J’ai aussi une hernie discale qui s’est aggravée ces dernières années, donc je suis de tout coeur avec toi pour ces terribles douleurs. Je n’ai pas (encore) été jusqu’à la paralysie mais parfois le corps crie un bon coup pour se faire entendre. Et je n’aurais pas dit mieux, gagner plus sans avoir de temps pour le dépenser… Autant dépenser son temps !
      Pleins de bises et bon rétablissement,
      Mélanie

  10. Laetitia* says:

    Cet article me parle énormément :). Je suis en pleine réflexion sur ce sujet, pour moi la vie ne doit pas être consacrée, voir sacrifiée, au travail !
    Pour arriver à nos fins, nous allons certainement devoir déménager dans une région moins cher que celle ou nous vivons actuellement (proche de la Suisse…). Cela nous permettrait d’avoir une maison (le rêve :))et même peut-être d’exercer un travail à mi-temps pour profiter de ma fille.

    Rien de concret encore mais tout doucement, je sens que tout se met en place dans ma tête et c’est déjà un 1er pas!

    1. Mélanie says:

      Bonjour Laetitia,
      Il est clair que selon la région, et même la ville où l’on réside, on ne peut pas du tout avoir le même train de vie ! Nous nous sommes un peu éloignés des côtes bretonnes pour justement accéder à la propriété et il fait bon vivre ici. Mais 30 km plus haut et les prix flambent. Il faut faire des choix selon ses aspirations 😉
      Alors bonnes réflexions car faire les bons choix n’est pas toujours évident mais profiter de ceux qu’on aime est essentiel !
      Au plaisir,
      Mélanie

  11. Stéphanie says:

    Bonjour Mélanie, Un article qui me parle beaucoup ! Je retrouve à travers tes mots mon choix de m’installer également à mon compte (maraîchage), la notion d’argent qui est prédominante, même si on ne veut pas y penser (prêts, salaires…), le faite que j’ai fait un choix, ne pas travailler le week-end (difficile dans mon métier, mais ce n’est pas grave, je pendrai du retard ou le désherbage ne sera pas parfait et alors !). Et justement hier, j’aurais dû travailler et au lieu de ça j’ai jardiné pour moi, j’ai fait de la couture pour moi et que c’est bon, de prendre du temps pour soi. Mon mari souhaiterais passer à 80% pour avoir plus de temps à la ferme, penser, militer… mais j’ai grave la précision, car il faut je je commence à me payer un peu. Et oui, malheureusement l’argent est toujours le frein, mais c’est pas grave, car pour nous l’essentiel c’est d’être heureux de ce que l’on fait, créer !
    Merci Mélanie pour tes formidables articles (qui font me questionner depuis 2 mois : la rencontre de ton blog).
    Stéphanie

    1. Mélanie says:

      Bonjour Stéphanie,
      Merci de ton mot. C’est moi qui me retrouve dans ton témoignage. Entre l’idée de départ (oui, j’avoue, je me voyais vendre mes gâteaux tranquillement sur les marchés la semaine et quelques repas traiteurs de temps en temps), et la réalité financière qui prend le dessus, et avec elle, l’accélération de la productivité pour être rentable, on en est loin ! Après, comme toi, je fais un métier que j’aime beaucoup,mais il m’a fallu récemment apprendre à me poser des limites pour ne pas exploser sous la pression et recadrer un peu mes attentes. Mon mari est passé à 80% depuis que nous avons la petite dernière, ce fut un choix longuement réfléchi, mais notre bien être s’en est fortement ressenti très vie. Il est plus détendu, plus de temps pour réfléchir, lire, profiter des enfants, développer ses passions. Quand à moi, j’ai mis plus de 3 ans à atteindre un SMIC, et je ne me suis pas augmentée depuis…bientôt 4 ans. Tout est une question de choix oui. Moins à me payer, mais moins à travailler et surtout de la trésorerie pour payer les nombreux emprunts professionnels afin d’être libérée plus tôt de cette pression ! La vie d’entrepreneur est loin d’être paisible, mais je n’échangerai ma liberté actuelle contre aucun gros salaire salarié 😉
      Pleins de bises et gardons à l’esprit que nous avons toujours le choix, reste à faire les bons !
      Mélanie

  12. Résé says:

    coucou Mélanie !!
    ça n’est certainement pas moi qui vais te contredire dans ce que tu dis !!
    tu me suis (un peu), tu sais que j’ai tout lâché pour venir m’installer ici !
    j’ai 58 ans (bien tassés), je ne regrette pas mon choix oh que non !!! 😀
    (je suis sur un projet mais chutt …. j’veux pas que ça me porte la poisse si j’en parle trop vite …. )
    des bisous plein !! :*

    1. Mélanie says:

      Bonsoir Résé !
      Quand un gros changement porte ses fruits, c’est fabuleux.
      Je vais croiser les doigts pour ton projet, quel qu’il soit et pour qu’il t’apporte du bonheur, toi qui en sème avec ta bonne humeur chaque jour !
      Plein de bises

  13. Emilie André says:

    En tant que oiseau oisif rêveur et flâneur je plussoie tellement….. 💗
    Gagner sa vie ce terme me gggrrr…ma vie je l’ai gagné en naissant et je la savoure chaque jour… la vie est un cadeau pour moi et je sais comme en une seconde on peut tout perdre alors le passe… l’avenir…les autres… franchement j’en fais des petites nattes comme mes poils aux pattes …

  14. Caroline says:

    Peu importe de passer éventuellement pour un-e oisif-ve ! Arriver à se détacher de l’opinion d’autrui nous concernant est aussi un objectif souhaitable 😉 Cela fait plusieurs années que je travaille à temps très partiel (40%), j’ai quatre mois de vacances par an et ça me va très bien ainsi. Gagner peu et dépenser peu ! Cela implique quelques sacrifices mais aussi beaucoup beaucoup de positif !

    1. Mélanie says:

      Nous sommes bien d’accord sur le positif! La définition de l’oisiveté n’est en soi pas négative mais c’est en effet le regard porté qui peut l’être. S’affranchir de ce dernier peut prendre du temps. Pour ma part, je n’y accorde que peu d’importance mais je ne veux pas que ces commentaires, si jamais il y en a un jour, puissent blesser mes enfants quand ils seront grands. Tout est dans l’éducation et la transmission des valeurs propres à chaque famille. Et aujourd’hui faire le choix de peu travailler n’est pas encore entré dans les moeurs 😉

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