Il y a tellement longtemps que je voulais écrire un article sur ce sujet des règles et de la précarité menstruelle.

Je vais avoir 37 ans dans quelques semaines. Il m’aura fallu un sacré paquet d’années pour apprivoiser cet événement vécu mensuellement par la moitié de la planète. J’ai eu la chance d’avoir une mère qui m’en a parlé très tôt et d’avoir beaucoup de femmes dans ma famille. Aussi, le jour où j’ai été réglée je n’étais pas démunie, je savais que ce n’était ni honteux, ni sale.

C’est quoi, les règles ?

Un rapide cours d’anatomie ne me semble pas superflu puisque dans de nombreux pays (dont le notre…) , les règles sont une intervention divine, qui relève de la malédiction, ou quelque chose de sale. L’utérus est un organe qui se prépare chaque mois, à partir de la puberté, à recevoir un œuf, futur embryon. La paroi de l’utérus, l’endomètre, s’épaissit donc pour devenir un beau loft douillet. Quand il n’y a pas d’œuf, le surplus de muqueuse se détache et sort du corps par le vagin. Le sang des règles est donc composé essentiellement des débris de cette muqueuse, et dans une moindre mesure de sécrétions vaginales (elle même composée d’eau et de sels minéraux).

On a une fonction auto-wash, c’est pas beau ?!

En résumé, pas d’intervention divine ici, ou de saleté. Rien que la perfection du corps humain qui nous a permis à tou.tes d’être là.

Les règles font partie de la vie.

A l’exception des personnes qui ont choisi un moyen de contraception qui les supprime, on vit chaque mois la même situation, avec des conséquences très distinctes. De la souffrance totale pour certaines personnes, à un vague moment de fatigue, on ne peut pas ignorer cette semaine-là. Pendant des années, je n’ai pas écouté spécialement mon corps. J’ai eu de très nombreux moyens de contraception, allant de la pilule qui atténuait douleur et provoquait de « fausses règles », au stérilet au cuivre qui m’ouvrait le ventre en deux chaque mois.

D’une approche individuelle, personnelle, c’est devenu un engagement que de ne rien cacher, de ne pas en parler avec pudeur ou timidité, ou honte, gêne. Plus je lis sur le sujet, plus la disparité des situations m’apparait choquante.

Combien de personnes réglées se cachent pour aller changer de serviettes ? N’osent pas ajouter un paquet de tampons sur la liste de courses ? Sont aussi honteuses de les passer en caisse qu’une boite de capotes ? Combien d’hommes sont extrêmement gênés d’en parler avec leur conjointe ? Combien considèrent que c’est « un sujet de filles », « que ça ne se dit pas », « que c’est sale »?

Quelle est la proportion de personnes qui sait ce que c’est, les règles ?

Absolument tout dans la société nous pousse à cacher nos règles, à les garder pour la sphère de l’intime. Dans certains pays comme le notre, nous avons des publicités avec un liquide bleu ciel (alerte : si tu as des règles bleu ciel, consulte immédiatement !!). Dans de très nombreux autres, avoir ses règles est encore synonyme de honte, de bannissement, d’infériorité.

De nombreuses personnes réglées sont mises au ban de la société ces jours du mois, deviennent intouchables, ne peuvent accéder à de hautes fonctions à cause de leur règles. Aussi sidérant que cela soit, l’accès à des protections hygiéniques est impossible pour énormément de personnes dans le monde, dont la France. Ce n’est pas considéré comme un produit de première nécessité. Et cela plonge nombre de femmes dans une précarité menstruelle.

En résumé, un objet qui évite, à toutes les personnes de la planète possédant un utérus et ayant donc des règles, de se recouvrir de sang tous les mois n’est pas considéré comme un objet de première nécessité. Cherchez l’erreur.

C’est hallucinant quand on y pense.

Alors pourquoi j’écris cet article ?

Ce n’est évidemment pas pour vous expliquer le fonctionnement de votre corps. Il y a plusieurs mois, je suis tombée sur cet article du Monde ; « Précarité menstruelle : combien coûtent les règles dans la vie d’une femme ? »

Puis sur des témoignages qui concernaient la précarité menstruelle. J’ai été choquée. Je n’ai jamais eu de difficultés à me procurer des protections. Quand j’étais étudiante, je travaillais en même temps, donc je prenais le moins cher du moins cher. Quand on sait ce qu’il y a dedans entre le chlore et les pesticides, ce que l’on met en contact avec nos muqueuses, ce n’est vraiment pas l’idéal. Mais j’étais quand même équipée. Pendant longtemps, je n’avais pas réalisé à quel point cette dépense pouvait entamer le budget de personnes en situation de précarité.

Il est rare d’en trouver dans les dons alors que ce n’est pas un produit de confort superficiel. C’est un produit qui a un coût. Donc des personnes en situation de précarité doivent choisir entre manger et se sentir à l’aise pendant leurs règles. A chaque visite chez le dentiste on se retrouve avec des brosses à dents et des échantillons de dentifrice. Si chez le.la médecin ou la.le gynécologue on recevait une cup, ou des serviettes, imaginez. Le pied. Quel progrès dans la banalisation des règles. Aujourd’hui, on rembourse la mise en place d’un dispositif intra utérin (tant mieux !). Et cela ne concerne toujours pas des produits que nous sommes obligé.es d’acheter pendant près de 40 ans, tous les mois. Aujourd’hui, on va pouvoir obtenir de se faire rembourser du paracétamol autant qu’on veut , même « au cas où ». Mais pas des serviettes pour des règles qui seront assurément présentes.

Je peux vous garantir que si les personnes ayant un pénis perdaient du sang tous les mois, le droit aux protections serait acquis. Et elles disposeraient d’un kit mensuel envoyé en recommandé chaque mois.

Précarité financière vs. écologie

Un produit de luxe pour la version écologique.

Si les produits lavables sont indéniablement rentabilisés sur le long terme et bien plus confortables et sains, il s’agit encore de produits difficiles d’accès financièrement à l’achat. En moyenne 15€ la serviette et 40€ la culotte lavable, cela représente un budget quand on veut s’équiper pour un cycle entier. Ces solutions écologiques et économiques s’adressent à une population qui peut investir en une ou deux fois pour ces produits. Si vous avez les moyens, c’est une excellente idée de cadeaux pour vos proches et les marques sont légions aujourd’hui. Lorsqu’on a quelques centaines d’euros par mois, voire rien, si on est dans la rue, c’est tout bonnement impossible. Certaines étudiantes, travailleuses précaires, sans abri, doivent choisir entre manger et s’acheter des serviettes, des antidouleurs, de nouveaux sous-vêtements pour remplacer ceux trop tachés.

Au niveau gouvernemental, les choses avancent trop doucement. La taxe sur les protections menstruelles est passée de 20% à 5,5% mais sans réel impact en magasin. L’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs lieux collectifs est prévue en 2020.

Il est possible de notre côté d’aider les personnes qui ont du mal à se procurer des protections.

Faire des dons 

Si vous repérez des associations de dons pendant vos courses pensez à glisser des paquets de serviettes hygiéniques. Aujourd’hui on valorise le tout lavable, mais dans la rue, on n’a pas accès à l’eau. Le jetable est important ! Et privilégiez les serviettes, plus faciles à installer et à enlever que les tampons.

Par ailleurs, il est aussi possible d’organiser une collecte ou d’envoyer spontanément à des associations qui s’occupent de répartir les protections.

Parmi elles Règles élémentaires est très bien organisée.

Précarité étudiante 

Pour cette population c’est aussi un gros budget mensuel. Il faut savoir que la mutuelle LMDE rembourse dorénavant une partie des protections menstruelles.

Le montant va de 20 à 25€ par an, alors il ne couvre évidemment pas toutes les dépenses sur l’année mais c’est le budget moyen d’une cup. Ce qui peut être intéressant !

Certaines universités, lycées et collèges commencent à installer des distributeurs de protections hygiéniques grâce à des collectifs qui se montent pour défendre l’accès pour tou.tes à ces derniers.

Le collectif étudiant « Réglez-moi ça » a écrit une tribune percutante et édifiante dans Libération.

La précarité menstruelle a de nombreux visages. Économique indéniablement, sanitaire indiscutablement, mais également social. Ce phénomène qui frappe près de 1,7 million de femmes a des conséquences plus insidieuses pouvant être à l’origine de déscolarisation, de dépression et d’exclusion sociale

Edit : la CMU- mutuelle, aujourd’hui Complémentaire Santé Solidaire peut être accordée aux étudiant.es, donc n’hésitez pas à vous tourner vers l’assistante sociale de votre établissement, vous pouvez sans doute avoir droit à des aides pour pouvoir acheter ce qui est un produit de première nécessité.

Précarité vis à vis de la morphologie

L’une d’entre vous m’a laissé un témoignage édifiant sur Instagram quand j’ai lancé le sujet.

Je suis grosse, et je ne peux ni mettre de tampons à cause de mon ventre, ni trouver de culottes de règles à ma taille. Même les plus grandes ne sont pas adaptées. Les serviettes, il faut en mettre plusieurs tout le long de mes sous-vêtements, et si on prend des tailles maxi, on a l’impression de se retrouver avec des couches bébés, bonjour le confort.

Question inclusivité, on a donc encore du boulot…

Envoyer un message aux marques afin de leur faire connaître le besoin et d’aller vers toujours plus d’inclusivité est un geste simple et rapide.

L’éducation, l’information

Action au long terme mais tellement, tellement importante. Expliquons à nos enfants ce que sont les règles, que c’est absolument normal. Ne cachons rien. L’éducation sur ce sujet, comme dans tous, est primordial afin de banaliser ce sujet, de lever les tabous. Elle facilitera les relations entre personnes réglées et non réglées et d’éviter les moqueries, les humiliations à l’école. Il s’agit évidemment d’en parler avec nos filles, mais aussi et autant avec nos garçons. Le respect et la compréhension du corps de l’autre ne doit pas s’arrêter au visible.

Donc s’il fallait retenir les leviers importants :
  • Les dons
  • Interpeller les marques
  • Interpeller l’État via les associations et collectifs qui œuvrent pour lutter contre cette précarité
  • Favoriser l’accès des étudiants en interpellant, entre autre les mutuelles
  • Éduquer nos enfants à ce sujet
  • Assumer, ne pas se cacher.

La précarité menstruelle est un vrai sujet de société qui pèse une fois de plus sur les femmes. Elles en font les frais physiquement, mais aussi financièrement et socialement. On peut tou.tes essayer d’agir à un niveau ou à un autre. Si vous connaissez des sites ou des comptes Instagram œuvrant dans ce sens, je les ajoute en ressources.

***

Etes-vous ou avez vous été victime de précarité menstruelle ? Comment le vivez-vous ? Est-ce un sujet tabou, les règles dans votre foyer, avec votre conjoint.e, vos enfants, vos parents ?

Le coup de fouet !

Votre abonnement pour cuisiner vegan, chaque jour, sans prise de tête !

Faites-vous un cadeau chaque mois pour trouver de la sérénité et de l’inspiration en cuisine !

Je vous propose un contenu 100% inspirant pour être aligné.e avec vos convictions sans faire exploser votre charge mentale.

Des recettes vegan faciles à réaliser, des conseils et des astuces pratiques pour améliorer votre organisation en cuisine et une belle dose de bonne humeur !

Au sommaire du mois de novembre :

salade de lentilles, grenade et tofu

Recettes du mois - Salade de lentilles, tofu et grenade à l'orange ; Salade de chou rouge au sésame et à la grenade ; Yaourt pistache grenade

Document pratique27 idées de toppings pour vos soupes !

Podcast du mois - Pourquoi les vegan sont obsédé·es par les protéines ?

Billet thématique - Introduction à l'intersectionnalité

Focus matériel - Inox, fonte ou acier, usages en cuisine végétale + 2 recettes réconfortantes !


Accéder à tous les articles abonné.e.s

34 commentaires

  1. Hélène says:

    Bonsoir,
    Merci pour cet article intéressant et ces liens.
    Alors perso, je reviens de la cup (que j’ai pourtant trouvée géniale un temps – et la recommande chaudement pour toutes les raisons que tu mentionnes) car vraiment c’était trop galère à changer dans des toilettes sans lavabo au boulot, et finalement trop douloureux/penible à mettre même après quatre ans d’entraînement (rire). Et puis j’ai craint avoir fait un choc toxique, ça m’a bien calmée.
    J’ai fini par choisir la technique « couche lavable », c’est à dire retailler la pochette qui me servait pour les lavables de mon gosse pour y stocker mes protections tissu quand je me change au taf… elles sont de différentes natures (serviette cousue maison vite fait en truc recup, drap découpé fixé avec une épingle, serviette Lavable achetée à l’unité -sur La Fourche, merci à toi – parce qu’en lot c’est trop cher…). En fait j’ai demandé à mes aïeules comment elles faisaient « avant », et je fais pareil. Le plus souvent j’enroule du tissu et je fixe à l’épingle. Je suis certaine que pour un flux important ce ne serait pas gerable, mais pour un flux dit « normal », c’est cool. Tout ce bazar n’est pas discret, mais m**** on ne va pas se cacher, et j’élève un petit garçon, donc il faut penser à lui et l’éduquer avec l’idée que les règles existent, et qu’on a le choix de nos méthodes. Je crois que maintenant c’est terminé : les sourires amusés de mes élèves ne me font rien… je pense à ma grand mère, à des rubans blancs au soleil… Ça va paraître débile, mais j’aurais préféré un mode de vie moins « moderne », et ces linges m’ont fait le même effet que quand j’ai découvert qu’on pouvait tout laver au vinaigre, au savon et à l’eau au lieu d’avoir 15 produits ménagers.
    Après par contre, oui, il faut faire des dons, et surtout des serviettes, car dans la rue, l’hygiène c’est compliqué et risqué.
    J’ajouterais que notre société ne m’a jamais semblé civilisée : pas d’accès à l’eau, la douche, les toilettes, gratuitement et partout… c’est délirant. Le bonheur que j’avais eu à constater qu’à Londres ils avaient ça… j’espère que c’est resté : des toilettes entretenues par-ci par-là, cela devrait être obligatoire. Avec le Covid, sur Aix en Provence, plus moyen d’aller se promener, les WC publics ont été fermés, il reste deux pauvres cabines payantes avec 100m de queue, et deux cabines sales répugnantes en lieu et place des toilettes publiques surveillées. Ce virus a fait encore reculer la situation. Les possibilités d’aller aux toilettes, sans les bars et toilettes publiques, sont limitées. (Avec un gosse, c’est un bonheur… certains mecs qui pensent revenir au Moyen-Age un intense délice olfactif… et se sentir encore une fois oubliée une grande joie…) C’est handicapant, et rageant pour celles qui sont dépendantes de ces solutions.
    Fraternellement,
    Hélène

  2. Marlene says:

    Bonjour,
    Oui je rejoins également certains commentaires, pour dire encore une fois que nous pouvons toutes nous former à l’ajtonomie gynécologique, et contribuer à diffuser, partager, faire connaitre des méthodes simples et respectueuses comme le flux instinctif libre (la continance des règles, contrairement à l’incontinence qui nous fait dépendre de solutions extérieures couteuses au niveau financier et écologique), et la symptothermie pour mieux connaitre son cycle, son corps de femme, et pouvoir ainsi mieux le respecter également. Pour s’informer, des professionnelles (sage-femmes et autres…) et femmes initiées proposent de partager leurs savoirs autour de nous…

  3. Claire says:

    Bonjour,
    Je pense avoir à peu près le même parcours que beaucoup, à savoir serviettes jetables puis tampon et cup, qui m’a révolutionnée les règles. Mais aujourd’hui je suis en train d’apprendre à faire le flux instinctif et je ne comprends pas qu’a 35 ans, PERSONNE ne m’en ait parlé avant!!! Je pense que c’est lié au tabou qui entoure les règles, mais c’est bien dommage!!!! Il me semble que cela aiderait beaucoup de monde! Et éviterait des coûts financiers et écologiques!

  4. Audrey says:

    Super article Mélanie ! Tu as tout dit ! C’est tellement vrai ! Si on était gouverné par des femmes, on se porterait quand même un peu mieux… Un exemple : la contraception. Quelle évolution dans le domaine depuis 50 ans ? Rien, nada ! La pilule qui nous tue, le stérilet en cuivre qui s’expulse tout seul, le stérilet hormonal tout aussi dangereux. A quand une contraception pour les hommes en fait ? J’ai lu récemment dans un article que le problème venait du fait que les recherches étaient principalement dirigées par des personnes avec… un pénis ! Voilà on a tout compris. Désolée je suis sortie un peu du sujet mais ça va avec… Bonne journée 🙂

  5. Christel says:

    Bjr Mélanie,
    J’espère ne pas faire de redite. Je viens de lire dans Libé que dès septembre, la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites sera expérimentée auprès d’élèves du second degré et d’étudiantes, de femmes détenues, de femmes précaires et sans abris. Un million d’euros sera engagé dans cette cause cette année.
    Je ne reçois plus les notifications concernant les commentaires donc je vais peut-être devoir changer de boite électronique. A voir.
    Bonne soirée.

  6. Elsa says:

    Bonjour Mélanie, ton article tombe à pic, mes règles ont commencé hier !
    Tout comme Sandrine, je suis prof de SVT, en collège cette année, et je me suis toujours évertuée à expliquer que les règles, c’est pas sale, et qu’il existe des moyens de mieux les vivre (confort, douleur). Pour ma mère, c’était aussi tabou, c’était « tu as tes machins » ou « tes trucs », c’était de la pudeur et maintenant je lui en parle franchement et ça ne la dérange pas. Je ne lui en veux pas, mais quand au collège j’avais appris que c’était du sang propre et que c’était normal, ça m’avait soulagée. Tout comme ce que je croyais être de la bave d’escargot qui sortait parfois ! Cette intervention avec une infirmière s’était d’ailleurs faite uniquement entre filles, les garçons discutaient de leurs organes dans une autre salle…
    J’essaie donc de faire parler le plus possible mes élèves de ce sujet, garçon et filles, j’aime beaucoup ces cours ! J’espère avoir créé un ou deux déclics, qui leur permettra de vivre ça plus sereinement ou d’accompagner leurs futures compagnes pour les garçons…

  7. Nath says:

    Bonjour Mélanie,
    Il y a l’association Féminité sans Abri qui en plus de donner des protections hygiéniques aux femmes précaires donnent également des produits d’hygiène. Les filles sont très actives sur différents secteurs en France et aident aussi bien les femmes de la rue que les mamans solos ou encore les étudiantes.
    J’ai fait partie de cette association lors de ses débuts.
    Au plaisir de te lire.

  8. Pascale says:

    Merci ! Pour cette parole décomplexée qui fait du bien.
    Pendant longtemps, j’ai acheté du jetable traditionnel, sans me poser de questions. Et puis, lasse de leur inconfort (#marredesmycoses), je suis passée aux protections bio, toujours jetables, puis aux protections lavables, cousues maison avec tissus de récup’, et à la cup. Cette dernière fut une révélation. Et dès le départ, j’ai expliqué toutes les options à mes filles qui ont fait leur choix en connaissance de cause. Comme j’aurais aimé qu’on m’explique, 30 ans plus tôt que l’offre sur-emballée, super chimique des supermarchés n’était pas le seul chemin.
    Pour les culottes menstruelles, voir le tout récent article sur le sujet du blog Coudre et Découdre : http://nabelcouture.canalblog.com/
    Certes, il faut un peu de savoir faire et de temps, mais cela peut être une option, voire une idée cadeau 🙂

  9. Béa says:

    Merci Mélanie d’aborder le sujet avec nous et de toutes ces infos utiles. Je ne connaissais pas l’association Règles élémentaires. Je vais me rapprocher d’elle et organiser une collecte quand cela sera possible. Je trouve complètement dingue que les protections ne soient pas prises en charge pour les femmes qui en ont besoin. C’est un budget conséquent et pourtant essentiel. Je suis passée il y a longtemps aux serviettes lavables, bien sûr on les amortit vite mais cela représente une dépense non négligeable à l’achat comme tu le précises et donc ce n’est pas possible pour toutes.

  10. Bonjour, ma grand-mère m’avait raconté qu’une camarade d’internat avait pleuré toutes les larmes de son corps quand elle avait eu ses règles pour la première fois : elle pensait avoir…la tuberculose! ça devait se passer vers 1919. Elle n’en avait pas parlé car elle était convaincue qu’elle allait mourir. Nous sommes en 2020, j’ai une fillette de 4 ans à qui j’explique que ce qui sort du corps n’est pas sale (crottes de nez comprises, hein!) et quand elle me pose des questions sur le zizi, je lui dis que c’est un endroit génial qu’il faut traiter avec la plus grande douceur (sa nounou marocaine lui a expliqué que c’était trésor, je trouve ça super). Ce qui sort du corps est précieux puisqu’il s’agit de notre corps, ou de celui des personnes que nous aimons, non?

  11. Merci pour cette prise de parole. Il faudrait qu’on reparle du syndrome du choc toxique qui peut toucher les porteuses de tampons et de cups. Il est en recrudescence, alors même qu’il peut avoir de graves conséquences. Perso, je n’avais pas fait le lien entre le port d’un tampon et mon malaise quasi instantané. Un jour, j’ai eu une plaie qui ne guérissait pas: en fait, c’était une infection au staphylocoque doré. En me renseignant sur le sujet (et pour m’éviter de finir comme Guillaume Depardieu), j’ai découvert que le port de tampon ou de cup pouvait m’être fatal. Et ça, je crois qu’il faut aussi en parler.

    1. Bonjour Elodie,

      Tu as raison, mais ce n’est pas du tout le sujet de cet article. Je traite ici de comment aider celles qu’il n’ont rien pour s’en acheter.
      Il y a beaucoup à dire sur les règles, on ne peut pas tout écrire en un article.
      Donc les avantages et risques de chaque protection sont prévues pour la suite.

      Bonne journée,
      Mélanie

  12. Le Douarin says:

    Bonjour Mélanie, sur Redon, mon fils, et d’autres filles ET garçons mettent en place un système de dons dans des boîtes en ville et dans les lycées contenant les protections utiles aux personnes en ayant besoin et droit. Ils sont un groupe qui s’appelle les sang soucis et sont sur Instagram… Bonne journée

  13. Fanny says:

    Article et sujet de grande importance à mon sens. Personnellement, ça n’a jamais été tabou chez moi mais j’ai pu le noter dans la société néanmoins. Aujourd’hui, parce que je suis comme ça je peux ne parler librement, au risque de choquer certains. Parce que déjà juste accepter de dire « j’ai mes règles » peut sembler difficile à entendre ou dire alors qu’il n’y a rien de plus naturel.

    Concernant le coût, j’avais jusqu’à maintenant très peu de regard, déjà parce que plus jeune mes parents payaient et que j’ai eu une longue période d’aménorrhée de plusieurs années. Aujourd’hui, alors que je suis réglée de nouveau, j’ai eu la chance de me voir offrir par ma mère deux culottes menstruelles. Et vraiment sans elle je n’aurais pas pu, ne travaillant pas et ayant très peu de ressources.

    Du coup comme souvent sur les sujets touchant à l’écologie on vante les mérites de ces merveilleuses culottes auxquelles j’adhère mais on oublie trop de signaler qu’encore une fois ce n’est pas permis à tout le monde.

    En espérant que les choses évoluent, qu’on distribue des serviettes « propres » sans produits pesticides et autres qui encore une fois de plus nuisent à la santé sans qu’on demande rien, comme on le fait aujourd’hui avec les masques.

    A bientôt Mélanie.

    Fanny G.

    1. Bonjour Fanny,

      Tu as tout à fait raison, dans de nombreux domaines, l’écologie est souvent coûteuse. Il existe certes des méthodes gratuites (le flux instinctif libre, coudre soi-même ses serviettes), mais tout le monde n’a pas de temps a y consacrer.

      Bonne journée,
      Mélanie

  14. Clémence says:

    Coucou Mélanie, pour moi qui suit étudiante ET avec un stérilet en cuivre, je dois consommer presque 3 paquets de serviettes par cycle et j’arrive quand même à tacher tout ce qui entre en contact avec mon entrejambe. Merci pour cet article, la précarité menstruelle c’est vicieux, j’ai 300 euros par mois avec un loyer à payer, les serviettes me coûtent 10 euros environ, alors les mois où j’ai deux fois mes règles ben.. le Pq de l’université c’est gratuit, je ne peux pas me payer de mutuelle mais merci pour l’info ! Depuis peu avec la pression des féministes de l’université (merci à elles !) Il a été mis en place des boites de dons de serviettes etc à l’entrée des toilettes. Il y a quand même eu 7 mois de décalage entre la mise en place du dispositif dans la fac « littéraire  » et la fac des « sciences ». C’est assez révélateur car même si dans la fac lettres et langues il y a majoritairement des femmes, environ 40% des étudiant.e.s de la fac de sciences sont des femmes également mais c’est un domaine assumé masculin donc dispositif plus long à mettre en place car considéré moins important …
    Bref excuse moi de tout déballer ici, ce n’est pas un sujet dont je peux parler avec d’autres personnes n’étant pas dans la même situation financière car ça paraît ahurissant de ne pas pouvoir utiliser 3 petits euros pour un paquet de serviettes.
    En ressources Instagram il y a le compte ca_va_saigner qui milite pour avoir plus de visibilité sur ce que sont vraiment les règles , la précarité menstruelle et le féminisme en général.
    Je vous souhaite une belle journée et je retourne mettre du pq dans ma culotte (au moins chez moi, tout est déjà taché alors plus besoin de faire attention 😉 )

    1. Bonjour Clémence,

      Mais ne t’excuse pas, j’ai écrit cet article justement pour qu’on puisse échanger et se sensibiliser mutuellement ! Et ton témoignage est édifiant. La différence de situation entre deux universités, c’est vraiment violent et montre à quel point dans tous les milieux, même ceux ayant accès à l’éducation et l’enseignement supérieur, on est arriéré.es…

      Pour la mutuelle, il y a longtemps que je ne suis plus étudiante mais la CMU ne peut pas être souscrite par les étudiant.es ?

      Je vais rajouter le compte Instagram.

      Bonne journée,
      Mélanie

      1. Anne-Fleur says:

        Oui la CMU marche pour les étudiant-es normalement ! Clémence le mieux serait de prendre rdv avec le service social de ton université, il n’y a vraiment aucune honte à avoir, trop d’étudiant-es n’osent pas en pensant qu’il y a pire mais non, c’est à l’assistant-e social-e de le déterminer. Il y a peut-être des aides perdues dans la jungle administrative dont tu pourrais bénéficier, que ce soit un ticket de course à l’épicerie sociale étudiante pour les protections menstruelles ou une aide pour la mutuelle ou autre chose 🙂

      2. Marie says:

        Merci infiniment Mélanie pour cet article ! C‘est un sujet qui me touche beaucoup, et tellement important, merci de l’évoquer, et de partager avec nous !

  15. Super billet sur ce sujet ô combien important. Grâce à ton article, j’ai soutenu Règles Elémentaires et j’en parlerai à mon entourage. Merci !

  16. agathe larcade says:

    Le sujet était tabou avec mes parents, si bien que quand j’ai eu mes règles je me suis demandée ce qu’il se passait, j’ai cru que j’avais un problème et je me rappelle encore la peur qui m’avait envahie…
    Aujourd’hui je suis maman, et je suis fière de voir ma fille de 2ans1/2 qui me dit sereinement : tu as du sang maman? tu vas mettre ta couche pour le sang?
    Les graines peuvent être semées très tôt, les enfants peuvent tout comprendre…
    A bas les tabous!!!!

  17. Mathilde says:

    Merci Mélanie : Tu as mis les mots sur le fond de ma pensée !
    J’ajoute toujours un ou deux paquets de serviettes aux courses alimentaires quand je fais un don. Je vais me renseigner sur les associations près de chez moi pour leurs faire des dons directement.

  18. Merci pour cet article !! Tu as raison, c’est important que de plus en plus de personnes évoquent ces sujets si répandus et encore du tabou !
    En tant que prof de biologie, je suis fière d’agir dans ce sens car la reproduction est au programme. Je me fais donc un plaisir de dire ce qu’il en est sur les sécrétions vaginales, les règles, les personnes trans, etc. La précarité menstruelle fait partie des notions que je compte aborder,
    Et pour l’éducation de mes enfants, du coup c’est naturel, d’autant qu’ils sont déjà entrés dans la salle de bain quand je changeais la cup sois la douche et, curieux qu’ils sont ils ont tout vu… Par contre vu leur âge je n’ai pas donné les vrais noms, j’ai choisi une appellation temporaire plus parlante : « trou à bébé » Pour l’orifice vaginal. 😉

    1. Merci aussi pour m’avoir fait découvrir Règles élémentaires, il doit y avoir moyen que je fasse passer cette info au lycée et qu’on organise peut être une collecte.
      Bref, merciii !

    2. C’est génial d’utiliser ton rôle pour transmettre sur des sujets habituellement survolés. Qui se souvient de ses cours de biologie sans un vague sentiment de gêne…

    3. Louise says:

      Bonjour, je trouve un peu particulier de parler de « trou à bébé » pour désigner le vagin – que ça participe à l’assignation à la maternité.

    4. Delphine says:

      Bonjour Sandrine,
      Le vagin étant une partie du corps, tout comme la main ou le coeur, pourquoi ne pas le mentionner directement par son vrai nom? Pourquoi utiliser des métaphores pour en parler aux enfants?
      Mon fils de 5 ans a un pénis, j’ai un pubis, une vulve, et un vagin dans lequel j’insère ma cup, ce sont des mots que j’utilise depuis toujours avec lui.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Balises HTML autorisées : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

featured-image

Dans notre boutique

Nous auto-publions des livres de recettes vegan à petit prix :)