Aujourd’hui je vous embarque dans quelques recoins de mon jardin. Vert, vert et vert, avec des fleurs un peu partout, des légumes qui essaient de percer malgré la météo, beaucoup de folie et peu d’organisation, c’est mon espace d’évasion que je chéris et qui croît d’année en année. J’y cultive la patience et la douceur, je me régale des formes et des couleurs et de la vie qui l’habite.

Tressage à petit pois qui repart tout seul, aneth qui monte en graines, arbre à papillons, bourrache, capucines

Quand nous avons fait construire il y a 10 ans, évidemment, c’était une zone vierge. Je n’ai jamais eu de talent particulier pour le jardinage et, même aujourd’hui, je reconnais très volontiers laisser vivre cet environnement à sa guise. J’ai toujours vécu à la campagne, avec de grands jardins, mes parents et mes grands-parents chérissaient les leurs. C’est assez drôle, car je me souviens très bien que mon grand père désherbait la moindre touffe d’herbe, tout était au cordeau, avec de beaux parterres. Il se renseignait beaucoup alors que ma grand mère, bien plus à l’arrache, comme moi, coupait une branche, faisait un trou dans la terre avec son doigt et y collait la bouture sans autre procédure. Et ça poussait. J’en garde le souvenir d’une immense aire de jeux aux recoins inépuisables, fleurie, remplie de mara des bois à aller dénicher dans les murets, de framboises, de sapins gigantesques où se cacher. J’ai envie de recréer cet espace.

Myrtilles, récolte abondante, hortensia, mélisse qui monte en graine, lavande

J’ai vite compris qu’avoir la main verte ne veut absolument rien dire.

Il n’y a pas de bon.ne ou de mauvais.e jardinier.ère. Il y a des gens passionnés, qui prennent le temps. Je suis bien incapable de vous réciter le nom de la plupart des fleurs que je plante. Chaque année, je regarde à nouveau le calendrier des semis, je ne connais pas les noms des maladies qui reviennent régulièrement, ne me demandez pas de toucher une limace, et je déplace les escargots du bout des doigts. Mais je peux passer des heures à marcher dans l’herbe, je fais le tour de tout ce beau monde chaque jour, je n’aime rien tant que de voir des petites fleurs pousser dans la pelouse, j’aime sentir les fleurs, voir les abeilles et autres pollinisateurs les envahir, j’aime suivre la lente progression du potager, des arbres.

Le fushia et les capucines qui copinent

Je ne pense pas être une personne très patiente dans la vie.

Pourtant, je trouve la lenteur d’un jardin exaltante, apaisante. En dix années mes bébés arbres sont plus grands que moi, les fruitiers ploient sous leurs productions, les fleurs se ressèment toutes seules. J’ai appris un peu plus à chaque fois sur la vie du sol, sans jamais me mettre la pression, en essayant de ne pas l’agresser. J’ai parfaitement conscience qu’avoir un jardin spacieux au naturel aussi verdoyant est un luxe, et je le savoure chaque jour, à chaque saison.

Tomates qui luttent sévèrement contre le mildiou, melon en expansion, haricots et courges en retard qui conversent, pêches qui ont bien du mal à mûrir.

Je n’aime pas le vide.

De même qu’une maison sans livre me semble inhabitée, je trouve très triste un jardin au carré, où rien ne dépasse, où rien ne s’exprime, ou tout est camouflé. Je suis vraiment émue en prenant toutes ces photos car je regarde chaque végétal avec la conscience aiguë que tout est fragile, que notre environnement évolue à une vitesse foudroyante, que l’eau est une denrée sur laquelle nous ne pouvons plus dire désormais qu’elle est inépuisable.

Fraisiers et coriandre qui monte en graine
Je ne sais plus comment ces jolies fleurs roses s’appellent, mais ça n’a pas grande importance, c’est tofu, les marguerites s’en mêlent.

Mais de marcher dans cette verdure me met aussi face à la résilience incroyable de la nature qui s’adapte, malgré tout. Elle sait être reconnaissante qu’on la laisse vivre, qu’on ne la brime pas. Alors je respecte tout ça et j’essaie humblement de la cultiver et de l’entretenir en y intervenant le moins possible et en m’y ressourçant au maximum.

J’espère que ce petit shot de vert vous aura fait du bien si vous n’avez pas de jardin. C’est un instantané à un moment précis, bientôt les courges seront là, les dahlias exploseront, la deuxième vague de framboises sera parmi nous. Et, je l’espère, les tomates seront rouges et pas toutes au cimetière. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire et je pense que je vais ajouter cette catégorie “je vous emmène au jardin” au milieu des plats et des casseroles !

28 commentaires

  1. Fanny G. says:

    Très chouette cet article ! ça fait voyager un peu et ça fait du bien.
    Et même dans avec un tel sujet tu arrives à nous placer le mot tofu haha. En légende d’une des dernières photos : “Je ne sais plus comment ces jolies fleurs roses s’appellent, mais ça n’a pas grande importance, c’est tofu, les marguerites s’en mêlent.”
    Des bisous fleuris Mélanie.

  2. Hélène says:

    C’est splendide et comme j’aime, libre, détendu. C’est réjouissant un jardin et les extraits du tien sont magnifiques. Tant de myrtilles ça fait rêver !!! Nous sommes la nature, nous l’avons un peu (beaucoup) oublié mais regarder le végétal vivre et survivre est une grande leçon pour nous réapprendre à être la nature, à lâcher prise tout en étant résilient.

    1. Bonsoir Hélène,

      Oui, nous avons tendance à plonger dans la frénésie du quotidien et à vouloir partir loin pour nous reposer, mais parfois la sérénité est à portée de main.

    1. Bonsoir,

      On doit être autour de 500 m2 je pense, une fois la maison et les allées enlevées !
      Le jardinage il faut aimer, c’est comme pour tout, aucun intérêt à se forcer 🙂

  3. lalatal says:

    Oh oui oh oui une rubrique “au jardin” moi j’en redemande! A défaut (en attendant…) d’en avoir un, ça fait un bien fou, et ça va booster ma motivation pour chercher un lieu de vie avec jardin! Merci Mélanie!

  4. Cathy says:

    J’aime les jardins avec plein de trucs qui font leur vie dessus. Ici, dans mon jardin de 50 m², j’ai un peu trop laissé les choses se faire et c’est une vraie friche, mais il y a beaucoup de choses qui poussent pour un si petit jardin, et ça fait venir les insectes. On a même des hérissons par période. Et mon chat adore s’installer dans les herbes. Il va falloir quand même que je m’en occupe un peu, mais je n’y connais rien, ce n’est pas une passion et j’avoue être un peu dépassée par la situation. Allez, c’est bientôt les vacances, je vais essayer de m’y mettre !
    Le tien a l’air très joli, pas étonnant que tu t’y sentes bien. 🙂

  5. christelle says:

    Coucou Mélanie,
    Merci de partager avec nous toutes tes jolies photos. Ici ce sont les framboises qui font ami-ami avec la rhubarbe.

  6. Grandyack says:

    Bonjour Melanie. Les fleurs rose sont des gauras au fur et à mesure cela te fera une grosse boule de fleurs et ca se reseme, ma mere en a partout chez elle et m’en a donné une bouture pour mon domicile. J’aime aussi aller faire des tours dans mon petit jardin et admirer ce que la nature nous donne. Mon telephone est plein de photos de fleurs.

  7. Agathe says:

    On a emménagé il y a 3 mois dans un jardin à la campagne, le terrain avait été super bien pensé, on a de grands arbres qui nous apportent une ombre très agréable quand il fait 30° et plus ! Les floraisons des arbres/arbustes s’enchainent les unes après les autres, c’est génial de voir les abeilles et bourdons se régaler.
    Pour le potager, ça sera sûrement mieux l’année prochaine, car j’ai semé tardivement. J’adore passer du temps au jardin, y faire mon tour matin, midi et soir, au cas où ça aurait évolué 😀
    On croise tous les doigts pour le mildiou !!

  8. Arlette says:

    Très bel article Mélanie.Que dire de plus , puisque j’ai la chance de connaître ce magnifique
    jardin. Continue à t’éclater dans ce que tu fais, aussi bien au jardin qu’en cuisine.Bisous

  9. Virginy V says:

    Super article je suis aussi une can du jardin ca m’apaise je n’arrêterai pas de planter ici et là … c’est dur la patience pour moi surtout pour la pousse des arbustes j’aimerais être déjà à l’abri de mon cocoon de verdure … j’adore laisser des parties sauvages avec des graminées des fleurs des champs des coquelicots et voir les insectes et autres coccinelles 🐞 faire leur petite vie … j’ai l’impression de faire partie de ce petit monde qu’est la nature..
    très jolie plante sur la dernière photo malgré ce joli arbre dont j’ignore le nom mais dont les fleurs sont magnifiques.. 😍

  10. bourbier says:

    merci pour ces belles images qui permettent de mettre tout en pause, nous avons acheté une maison avec un jardin bien trop grand pour nous, nous sommes complètement dépassés et hèlas ceux ne sont pas des fleurs sauvages qui poussent mais la prèle et le liseron qui envahissent tout. Pour autant j’adore grapiller du temps pour admirer la nature

    1. Bonjour,

      L’avantage d’un jardin trop grand c’est que l’on peut…planter ! Cela prend du temps, mais rien n’empêche de bâcher largement certaines zones pour ne pas se faire envahir, le temps de réfléchir. Il existe beaucoup de variété rampantes que tu peux planter aussi.

  11. Béa says:

    Je suis complètement pour cette rubrique. C’est top. Et je te remercie car ça me motive mais qui me sens nulle dans mon potager. Et je me retrouve complètement dans ce que tu dis, j’aime faire le tour de mon humble jardin:sentir, toucher, m’émerveiller… face à la nature 🥰
    Je te souhaite un agréable journée 😘

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